En 1952, à l’invitation de John Cage, quelques artistes dont Merce Cunningham, Robert Rauschenberg, David Tudor ou encore Charles Olson et M.C. Richards, se réunissent au Black Moutain College pour proposer aux étudiants présents un événement qui mêlerait danse, poésie, projections de films et d’images, musique, conférence et peinture.

Cet Evénement sans titre ou Pièce de théâtre n° 1 fut rétrospectivement sacré « premier happening multimédia » de l’histoire de l’art, bien qu’on n’en connaisse ni la date exacte, ni la durée, ni le nombre de participants, ni ce qu’il s’y passa réellement.

Si aucune image n’existe de la performance de 1952, des récits demeurent, récits parcellaires et contradictoires des artistes ou spectateurs, recueillis à partir de 1965 et qui cohabitent pour former sa légende.

 

En m’appuyant sur ces témoignages et en partant de notre position physique, perceptive et imaginaire de spectateur, je propose de faire retour à l’Untitled Event, non dans une ambition de reconstitution historique mais dans l’idée que cet événement est devant nous, à inventer ou à rêver collectivement.

 

Anne Lenglet suit des études en lettres et sciences sociales avant de rejoindre le département danse de l’Université de Paris 8. Son travail de maîtrise s’intéresse au dispositif spectaculaire en analysant le geste du salut en danse contemporaine. Le DEA qu’elle obtient en 2004 porte sur les pionniers de la danse américaine au XXème siècle, s’appuyant notamment sur le court métrage de Ted Shawn Dance of the Ages.

En 2005, elle intègre la formation Essais du CNDC d’Angers/Emmanuelle Huynh. Dans ce cadre, elle signe plusieurs projets dont le duo baver précis avec Margot Videcoq. Elle participe également à la création de My Country Music de Deborah Hay.

Depuis, elle a notamment été interprète dans les projets de Loïc Touzé, Dominique Brun, Fabienne Compet, Xavier Le Roy, l’Agence Touriste et Ivana Müller. Elle collabore aussi en tant qu’assistante ou regard extérieur pour le projet Femmeuses de Cécile Proust, pour Loïc Touzé et Sandrine Roche.